En 2024, le cours de l’or n’a cessé de grimper, tandis qu’au Parlement, le cours de la coopération au développement plongeait – jusqu’au verdict final: une coupe de 110 millions de francs suisses dans le budget 2025. Notre étude sur l’or, publiée en mai, n’a malheureusement pas permis d’inverser la tendance. Elle mettait pourtant en lumière une réalité accablante: chaque année, 435 ­tonnes d’or sont illégalement exportées du continent africain, dans un secteur encore trop peu réglementé, où l’origine du métal précieux n’a pas à être déclarée.

Notre travail de sensibilisation n’a pas non plus suffi à empêcher les coupes. Notre alliance Sufosec a pourtant fourni au Parlement des données solides démontrant l’impact significatif de l’agroécologie. Et malgré une pression budgétaire intense, nos collaboratrices et collaborateurs ont continué à travailler sans relâche avec un engagement indéfectible.

Pourtant, la coopération au développement a un impact réel et les personnes engagées dans ce secteur accomplissent beaucoup. La Confédération dispose d’indicateurs clairs sur son efficacité, mais les communique de manière trop prudente. Quant aux ONG, dont nous faisons partie, elles sont ­contraintes de réduire leur travail d’information, faute de moyens. La population se concentre sur ses ­propres préoccupations et se détourne progressivement. Il n’est donc pas surprenant que la coopération internationale ait perdu de sa ­valeur au fil du temps et sois aujourd’hui largement discréditée.

Alors que l’urgence de l’aide humanitaire fait désormais consensus, la coopéra­tion au développement a elle aussi besoin d’un soutien immédiat. Pour voir son budget augmenter, il est essentiel d’avoir un Conseil fédéral qui défende ce secteur avec conviction. Il faut une administration qui communique avec assurance sur les résultats obtenus, des ONG ­prêtes à s’exposer, à contredire les idées ­reçues et à affirmer leur position, et des ­citoyen-ne-s qui, malgré leurs propres préoccupations, restent ­conscient-e-s des besoins des populations du Sud et les soutiennent avec fierté.

Une révision du financement de la coopération au développement, après la baisse de l’année dernière, est essentielle. Ensemble, donnons l’impulsion nécessaire pour aller dans la bonne direction.

Merci de faire partie de ce mouvement.