Écoles Bleues au Niger

L’école au service de la santé

Avoir accès à de l’eau potable et des toilettes dans l’enceinte de l’école. Améliorer la santé de communautés grâce au savoir véhiculé par les enfants. Apprendre les bases nutritionnelles grâce à des jardins potagers aux abords de l’école: c’est la promesse des Écoles Bleues qui fleurissent aux 4 coins du monde. Comme ici au Niger, où sensibilisation et infrastructures améliorent la santé de la population.

En bref

Pays, région:
Département de Boboye, région Dosso, Niger
Durée:
Avril 2022 – mars 2025
Bénéficiaires:
15'184 personnes dont 7831 femmes et 2759 élèves dont 1151 filles
Budget total du projet:
1’034’003 CHF

But

Améliorer l’état sanitaire et renforcer le rôle socio-économique des femmes et des jeunes de la région de Dosso à travers l’accès à l’eau potable, la promotion de l’hygiène, l’assainissement ainsi que la gestion participative de l’eau et des installations sanitaires. Le projet comprend un volet particulier dédié à la mise en place d’Écoles Bleues.

Le projet est financièrement soutenu par la DDC.

Pioche à la main et regard déterminé, Inayatou Hama ne craint pas la poussière qui recouvre le bas de sa robe bleu électrique. À 12 ans, elle découvre les trésors que la terre a à offrir, et il y en a beaucoup. «J’ai appris à m’occuper des arbres et à répandre du fumier dans les champs. J’ai aussi appris à semer, préparer le sol, labourer et irriguer correctement», explique l’écolière.

Inayatou Hama a 12 ans et fréquente une Ecole Bleue, au Niger, depuis 2021. Elle est ici dans le jardin potager de son école et cultive des aubergines et des tomates qu’elle pourra ensuite rapporter chez elle.

Jardins de l’espoir

En octobre 2021, l’école d’Inayatou est devenue une «École bleue». Ces écoles particulières qui fleurissent aux quatre coins du monde s’engagent à lier éducation, environnement et hygiène. Les abords de l’école se parent de fruits et de légumes que les élèves cultivent ensemble. Grâce aux jardins potagers scolaires, ils-elles expérimentent des pratiques de gestion de la terre et de l’eau.

Les enfants apprennent à reconnaître les différentes variétés de légumes et céréales et leurs bienfaits nutritionnels, ainsi que les techniques agroécologiques pour les cultiver; compostage, germination, mise en place de pépinières, création de pesticides et fertilisants naturels, utilisation minimale de l’eau. Inayatou rentre régulièrement chez elle le sac remplit d’aubergines, de moringa, de tomates et de carottes. Les aliments complètent les récoltes parfois maigres des familles et améliorent la qualité nutritionnelle des repas, essentiellement à base de céréales.

Meilleures infrastructures, meilleure santé

Les Écoles Bleues s’engagent également à améliorer la santé des enfants à travers l’apprentissage de bonnes pratiques d’hygiène. Ainsi, elles renforcent ou créent des infrastructures afin d’offrir aux enfants un accès à de l’eau potable, des toilettes propres et des lavabos à proximité des salles de classe. L’absentéisme scolaire diminue considérablement. En outre, les enfants sont sensibilisés à l’hygiène et apprennent l’importance de se laver les mains ou de boire de l’eau propre. Dans un des pays où le taux de mortalité infantile dû à l’eau insalubre est un des plus élevés au monde, c’est un pas essentiel.

 

Le concept des Écoles Bleues repose sur les enfants comme vecteur de changement. «Si nous sensibilisons les enfants de 6 à 10 ans au lien entre hygiène et santé, ils grandiront avec ces connaissances et les apporteront au sein de leurs familles», explique Ibrahim Hamadou, responsable de projet chez SWISSAID Niger.

Votre don compte

Le paysan en Équateur. La mère de famille au Niger. Le garçon au Myanmar. La femme en Colombie. La famille en Tanzanie. L'homme au Tchad. La jeune fille en Inde. Le père en Guinée-Bissau. La paysanne au Nicaragua. Ils bénéficieront tous de votre don.

Autour des femmes

La faible accessibilité à l’eau potable n’affecte pas uniquement les enfants. Dans la région de Dosso, où se déploie le projet de SWISSAID, 55% de la population n’a pas accès à l’eau potable et plus de 75% n’a pas la possibilité d’utiliser des toilettes. Afin que la sensibilisation transmise à travers les enfants puisse être efficace à toute la communauté, le projet prévoit également des infrastructures d’approvisionnement à l’eau potable sous forme de citernes, de puits ou de fontaines dans les villages.

Une femme sensibilise les habitant-e-s d’un village à l’importance d’avoir à disposition du matériel hygiénique, notamment des serviettes. Les menstruations est thème encore relativement tabou dans la société nigérienne, même parmi les femmes. Pourtant, la connaissance et l’accès à du matériel adéquat facilitent grandement la vie des femmes et particulièrement celles des filles, qui peuvent ainsi vivre leur règle avec dignité et continuer à aller à l’école.

Les femmes et les jeunes filles bénéficient particulièrement de ces installations. L’accès à l’eau dans le village permet d’utiliser le temps normalement alloué à la corvée d’eau, allant parfois jusqu’à 5h de marche, pour cultiver les champs, commercialiser les produits ou aller à l’école. Et en période de menstruation, sujet encore tabou même entre femmes, les toilettes dans l’enceinte de l’école permettent aux écolières de venir en cours sans interruption. Des machines à coudre sont même mises à disposition pour confectionner des serviettes hygiéniques et permettre aux filles de vivre leur menstruation en toute dignité.