En Suisse, la situation des femmes dans l’agriculture n’est pas facile. De nombreuses femmes travaillent dans des exploitations agricoles sans salaire ni assurance sociale. Si en théorie, elles ont les mêmes droits, il en est bien autrement dans la pratique. Lors de séparations, par exemple, les femmes sont souvent les grandes perdantes. Christine Badertscher, experte dans les questions agricoles de SWISSAID, déclare : «Il est grand temps que les femmes bénéficient d’une sécurité sociale correcte dans l’agriculture suisse. Si ce n’est dans le cadre de la PA22+, comment voulons-nous poser les jalons d’un avenir socialement juste pour l’agriculture suisse?»
Dans son rapport sur la politique agricole 2022, l’Office fédéral de l’agriculture demande que les prestations sociales soient un des critères d’octroi des paiements directs. SWISSAID salue cette initiative. L’instauration de mesures de protection sociale donne accès à une meilleure retraite et peut, en cas de rémunération, donner droit à l’assurance maternité. L’assurance sociale offre également une protection contre les risques en cas de maladie ou d’accident, ce qui profite à toute l’exploitation. Il est grand temps que tous les partenaires politiques s’unissent et contribuent à la réussite de ce projet législatif.
SWISSAID soutient le droit des femmes dans l’agriculture ici et ailleurs
Le soutien aux paysannes et paysans de petites exploitations est au cœur des projets de développement menés par SWISSAID. Dans les neuf pays où SWISSAID est active, le travail des femmes dans l’agriculture n’est pas non plus reconnu à sa juste valeur. Les droits de ces femmes sont, selon les cas, partiellement ou très limités. En soutenant des organisations de femmes au Tchad, SWISSAID contribue au changement. Dorcas Ndigueroïm, paysanne d’une petite exploitation, témoigne : «une femme n’avait jusque-là pas le droit d’hériter de terres. Mais grâce à la sensibilisation sur l’accès à la terre que nous avons menée auprès des femmes, tout a changé. Aujourd’hui, certaines femmes ont pu reprendre la terre à leur mari ou aux chefs de village. Certaines ont même été désignées comme héritières de leur père.»
La prise de position de SWISSAID met également en exergue l’avantage comparatif des méthodes de production durables qui sont respectueuses du climat. Avec des prix équitables pour les producteurs, ces productions sont socialement acceptables et économiquement viables. SWISSAID exhorte également à un soutien accru à l’agriculture biologique et à l’approvisionnement alimentaire régional reposant sur des liens étroits entre producteurs et consommateurs, la priorité étant une consommation durable et consciente.