Les familles de petits paysans jouent un rôle clé dans la sécurité alimentaire mondiale. Pourtant, de nombreux gouvernements négligent leurs droits et les discriminent dans leurs politiques agricoles et commerciales, laissant le soin aux entreprises agroalimentaires de gérer l’industrie alimentaire. Comme le montre l’étude commandée par une coalition d’ONGs, la politique étrangère suisse doit améliorer son action dans le domaine.

Une politique nationale au détriment des plus pauvres

La politique extérieure suisse s’engage pour la libéralisation du commerce. Dans ce contexte, elle prend certaines mesures pour protéger l’agriculture suisse mais pas assez pour respecter les droits des paysannes et paysans dans les pays avec lesquels elle entretient des relations commerciales. Les conséquences sont désastreuses: nombre de personnes perdent leur droit à la terre, à la biodiversité, à un environnement durable et sain.

Ainsi, SWISSAID et les autres contributeurs à l’étude demandent que:

  • La Suisse examine l’impact des accords de libre-échange existants ou futurs sur les familles de petits paysans en Suisse et dans les pays partenaires.
  • La participation des paysannes et paysans aux négociations soit encouragée de manière proactive et les normes soient adaptées en conséquence.
  • La Suisse se positionne en faveur du droit aux semences et renonce ainsi aux lois strictes de protection des obtentions végétales dans le cadre des accords de libre-échange.
  • Par le biais de la coopération au développement, la Suisse encourage l’élaboration de lois alternatives sur la protection des variétés végétales et renforce les systèmes traditionnels de semences paysannes.
  • La Suisse veille à ce que tous les projets du Secrétariat d’État à l’économie (SECO) et de la Direction du développement et de la coopération (DDC) soient conformes à la Déclaration sur les droits des paysans des Nations Unies.

Les auteurs de l’étude – l’Académie de droit international humanitaire et de droits humains à Genève, Action de Carême, CETIM, FIAN Suisse, HEKS/EPER, Pain pour le prochain, SWISSAID et Uniterre – ont présenté les résultats et leurs recommandations aux services fédéraux, et notamment le Département fédéral des affaires étrangères et l’Institut fédéral de la propriété intellectuelle. Vous trouverez ici le communiqué de presse à ce sujet.