Une vie sans violence: un rêve pour de nombreuses femmes en Inde. Des actions ciblées sensibilisent les jeunes du Marathwada, afin que pour certaines, le rêve devienne réalité.
En bref
But
En Inde, l’extrême inégalité entre homme et femme se manifeste par un niveau élevé d’agressivité à l’égard des femmes, et la violence domestique est courante. Ce projet se concentre donc sur la prévention de cette violence domestique, ainsi que sur les mesures qui aident les victimes et la population dans son ensemble à se construire une vie plus pacifiée. SWISSAID et ses organisations partenaires sur le terrain collaborent avec les acteurs étatiques pour mobiliser la société et informer les femmes sur leurs droits.
Ce projet est cofinancé par les contributions programmes de la DDC.
«Les fillettes indiennes doivent être mariées jeunes pour éviter toute confusion sexuelle.» Selon une étude, 67% des hommes de la région de Marathwada, en Inde centrale, partagent cette opinion. Et 42% estiment que la violence d’un époux envers sa femme est justifiée dans certaines circonstances, et que la femme doit l’accepter pour le bien de la famille. En Inde, la violence domestique est bel et bien une réalité quotidienne.
Si tant est qu’elles en reçoivent, les victimes n’obtiennent que peu d’aide de la part de leur famille et du gouvernement. C’est pour cette raison que SWISSAID, épaulée par son organisation partenaire sur place, aide les femmes de la région à se construire une vie sans violence. Grâce à des mesures de prévention, tous les habitants sont sensibilisés au sujet. Sneha Giridhari, collaboratrice de SWISSAID Inde en charge du projet, a déjà travaillé avec plusieurs personnes concernées. Pour elle, il est primordial d’impliquer les jeunes des deux sexes.

Que signifie être un bon mari, une bonne épouse? Lors de cet atelier destiné aux couples nouvellement mariés, les femmes et les hommes apprennent à se respecter mutuellement et à résoudre les conflits sans violence.
Les camarades comme modèles
Mais comment atteindre au mieux les jeunes hommes? SWISSAID mise notamment sur le déploiement, dans plus de 100 villages de la région de Marathwada, de «Peer Educators», des groupes mixtes de soutien. Dans chacun de ceux-ci, plusieurs jeunes motivés ont été formés aux questions de genre. Ils se tiennent à la disposition de leurs camarades, en tant que personnes de confiance. Lors des rencontres mensuelles, différents thèmes sont abordés: le masculin, le féminin ou encore la difficulté de la violence pour les victimes. Grâce à des chansons, des affiches et des jeux de rôles, les sujets sont étudiés de manière ludique. Il est également possible d’être conseillé, individuellement ou en couple. Par le biais de cours, les jeunes mariés peuvent apprendre comment éviter la violence.
Sneha Giridhari en est convaincue: «Grâce à ce type de sensibilisation, nous sommes en mesure de renforcer les prises de conscience. C’est le terreau idéal pour développer de nouveaux modèles de pensée.» Envisager, par exemple, un nouveau système où le mariage des enfants n’a pas sa place. Car mariage précoce et violence domestique sont étroitement liés. De nombreuses études en font le constat: plus les femmes ont été mariées jeunes, plus elles sont victimes de violence domestique.

Le personnel du projet sensibilise les élèves de l’école secondaire, de façon ludique, à l’égalité des genres.
Objectif: changer les mentalités
SWISSAID soutient donc les actions qui ont une influence directe sur les mentalités locales – l’interdiction du mariage des enfants – et qui, dans le meilleur des cas, amorcent un changement des mentalités à l’échelle de la société. Par le biais d’actions publiques telles que des rassemblements, des clips vidéos ou des campagnes d’affichage, l’objectif est de diffuser le plus largement possible des messages en faveur de l’égalité entre homme et femme.